Les femmes en période de pandémie
La pandémie actuelle met en lumière de façon brutale la fragilité de la situation des femmes face à l’emploi. En effet, durant la période de confinement, ce sont les femmes qui portent la charge de la réorganisation familiale provoquée notamment par la fermeture des écoles et des garderies ainsi que par l’instauration du télétravail. Pour les travailleurs qui ont maintenu leur emploi afin d’assurer les services essentiels liés principalement aux domaines de la santé et du service à la clientèle, ce sont majoritairement des femmes qui travaillent sur la ligne de front malgré le risque pour leur propre santé.
La charge est lourde pour toutes les femmes. L’école à la maison, le télétravail de même que la perte de réseaux d’entraide ne sont que des exemples de situation auxquels les femmes sont confrontées.
Cette crise doit permettre à l’ensemble du Québec de reconnaître l’apport essentiel du travail des femmes, notamment pour les services essentiels qui sont assurés par une main-d’œuvre féminine dont les conditions de travail sont pour la grande majorité déplorables, si l’on pense à la rémunération, aux horaires de travail, à la lourdeur des tâches et des responsabilités ainsi qu’aux protections sociales quasi inexistantes. La reconnaissance de l’importance des métiers féminins pour la bonne marche la société doit nous amener à revoir à la hausse les conditions de travail offertes aux femmes.
Citons en terminant un article de Louise Michaud, France Paradis et Joëlle Ravary paru dans Le nouvelliste : « En première ligne, ce sont les éducatrices en garderie, les caissières, les préposées aux bénéficiaires, les infirmières, qui prennent de gros risques pour l’ensemble de la société. Il ne faudrait pas que, au nom de la relance économique, nous soyons frappés par une amnésie collective qui nous fasse oublier les anges gardiennes. En octroyant des primes COVID-19, on a reconnu implicitement que les salaires étaient trop bas. Il ne faudrait pas que la rémunération redevienne famélique une fois que le pire de la crise sera derrière nous. »
« Si la crise sanitaire est révélatrice d’où nous voulons aller, nous voulons surtout qu’elle mette en lumière notre ras-le-bol face à un système qui perpétue les inégalités de genre. »
C’est un souhait que nous formulons avec elles.